Carmel de la Trinité
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Seigneur, tout notre mal vient de ce que nous ne gardons pas les yeux fixés sur Vous !(Ste Thérèse d'Avila-Chemin 16,11)

ASSOMPTION - Père Bernard Ugeux – Homélie du 15 Août ND_Mont_Carmel_ocd.png

Nous célébrons aujourd’hui la solennité de l’Assomption où nous rendons grâce au Seigneur pour Marie sa Mère, qui est « montée »jusqu’à la gloire du Ciel avec son âme et son corps.
Cette fête nous rappelle le rôle unique de Marie dans l’histoire du Salut : Vierge et Mère de Dieu.
Elle nous rappelle que nous aussi, nous ressusciterons et seront transformés dans tout notre être, transfigurés jusque dans notre chair. Quelle espérance pour nous !
Rendons grâce au Seigneur pour celle qui a cru dans l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.
Marie est celle qui nous précède dans la suite de Jésus, comme le dit un chant « la première en chemin Marie tu nous entraînes. »
A l’Assomption Marie est la première à avoir rejoint Jésus dans l’éternité de Dieu, dans le Cœur du Père. Son Fils n’a pas voulu que le corps de la femme qui avait accueilli sa divinité puisse connaître la corruption. C’est ce que célèbre l’Assomption. Marie, dès le jour de son « endormissement » (les orthodoxes parlent de la dormition de Marie) est assumée, accueillie par son Fils dans l’éternité de l’Amour du Père, transfigurée dans son âme, son esprit, son corps.Dormition004.jpg
Ce n’est pas seulement dans cette anticipation de la résurrection du corps que Marie nous précède. Si nous la vénérons ainsi ce n’est pas seulement parce qu’elle a été gardée et choisie pour être –dans sa virginité- la Mère de Dieu en Lui donnant ainsi son humanité, un corps. Car, en cela, personne ne peut l’imiter. Elle a eu une vocation unique dans l’histoire…mais c’est en tant que première disciple et modèle du disciple que nous pouvons l’imiter.
Elisabeth a été la première à lui attribuer la béatitude du disciple : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ».

 Cette béatitude, la vivons-nous ? Croyons-nous que s’accomplit aujourd’hui et chaque jour la promesse du Seigneur ? Quelle promesse ? Que nous sommes ses enfants bien-aimés, uniques et irremplaçables, qu’Il a besoin de notre amour et que nous non plus, nous ne connaîtrons pas la corruption définitive : nous ressusciterons avec notre chair pour être tout entier pleinement vivants dans le Coeur de Dieu.
Si nous croyons en cette promesse nous pouvons chanter le magnificat avec Marie en disant : le Seigneur fit pour moi des merveilles.
Dans son Magnificat, Marie est encore la première : elle annonce l’Evangile « son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent, il élève les humbles, il comble les affamés. Ici, Marie est prophète, elle annonce la vocation de son Fils qui « relève Israël son serviteur »
L’Assomption est donc bien la reconnaissance de Marie et l’exemple de la femme croyante, de la mère aimante, de la disciple fidèle…et c’est pourquoi Elle est aussi la première dans la lumière de Dieu d’où Elle nous protège.
Une question pour finir : le seul corps humain transfiguré dans le Père, à part celui du Christ, est celui d’une femme. La première place humaine dans l’histoire du salut a été donnée à une femme…pourquoi encore au XXIème siècle, le corps de la femme est-il autant méprisé dans le monde ? Violences, viols (qui est utilisé comme arme de guerre en RDC) pornographie, brutalités diverses…Pourquoi la femme continue-t-elle à connaître un rôle de second plan dans la société ?
440px_Diego_Vel__zquez_012.jpgIl ne suffit pas que les chrétiens s’émerveillent aujourd’hui de ce que le Seigneur a fait pour Marie, la nouvelle Eve, mais il faut que nous nous demandions si nous faisons tout notre possible pour donner aux femmes qui nous entourent la place à laquelle elles ont droit. En tant que chrétiens c’est en actes que nous travaillerons à la nouvelle évangélisation, tous, ensemble.
Réjouissons-nous avec Marie de ce que toutes les « humbles servantes » soient reconnues et remerciées. Ainsi la fête de l’Assomption pourra devenir une sorte de fête chrétienne de la femme et de sa dignité.