Carmel de la Trinité
Metz-
Plappeville
Bienvenue
Vous, Seigneur qui venez dans la misérable auberge que je suis ! Soyez béni à jamais !(Ste Thérèse d'Avila-Vie 22,17)

Extraits d’une exhortation écrite par SainteThérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein) pour sa communauté

…Chaque année, quand l'Eglise dresse à nouveau la croix devant nous, nous devons nous souvenir de l'invitation exigeante du Seigneur : celui qui veut me suivre, qu'il prenne sa croix...! Prendre sa croix, cela signifie choisir le chemin de la pénitence et du renoncement.
Suivre le Sauveur, cela signifie pour nous religieux nous laisser fixer à la croix par les trois clous des saints vœux.
Exaltation de la croix et renouvellement des saints vœux ne font qu'un.


Le Sauveur nous a précédés sur le chemin de la pauvreté. Tous les biens du ciel et de la terre lui appartenaient. Ils ne présentaient pour lui aucun danger: il pouvait en faire usage tout en gardant son cœur entièrement libre. Mais il savait qu'il est presque impossible à un être humain de posséder des biens sans s'y subordonner et en devenir esclave. C'est pourquoi il abandonna tout et nous montra ainsi par son exemple plus encore que par ses paroles que seul possède tout celui qui ne possède rien… Le vœu de la sainte pauvreté exige d'être renouvelé sans cesse.


Que ta volonté soit faite! C'était bien là toute la vie du Sauveur. Il vint dans le monde pour accomplir la volonté du Père : non seulement afin d'expier le péché de désobéissance par son obéissance, mais encore pour ramener les hommes vers leur vocation sur le chemin de l'obéissance. Il n'est pas donné à la volonté de la créature d'être libre en étant son propre maître; elle est appelée à s'accorder à la volonté divine.
S'y accorde-t-elle par sa libre soumission, il lui est alors offert de participer librement à l'achèvement de la création.
S'y refuse-t-elle, la créature libre perd aussi sa liberté. La volonté de l'homme conserve encore le libre arbitre mais
il est sous le charme des créatures, elles le tirent et le poussent en des directions qui l'éloignent
de l'épanouissement de sa nature tel que Dieu l'a voulu et l'écartent du but qu'il s'est fixé lui-même dans sa liberté originelle…
L'obéissance telle que Dieu l'a voulue libère notre volonté esclave de tous les liens des créatures et la ramène vers la liberté.
C'est donc aussi le chemin vers la pureté du cœur.
Aucun lien d'esclavage n'est plus solide que celui des passions. Sous leur poids, le corps, l'âme et l'esprit perdent force et santé, transparence et beauté. De même qu'il est à peine possible à l'homme d'après le péché originel de posséder sans se laisser posséder, de même tout penchant naturel risque de dégénérer en passion, avec toutes ses conséquences destructrices. Dieu nous a donné deux moyens pour y remédier : le mariage et la virginité.


La virginité est le plus radical et, précisément à cause de cela, le plus facile des chemins.
Mais ce n'est certainement pas la raison la plus profonde pour laquelle le Christ nous y a précédés.
Déjà le mariage est un grand mystère comme signe de l'union du Christ et de l'Eglise, et en même temps comme instrument de cette union. Mais la virginité est un mystère encore plus profond: elle n'est pas seulement signe et moyen de l'union nuptiale avec le Christ et de sa fécondité surnaturelle, elle en est la participation. Elle s'origine dans les profondeurs de la vie divine et y ramène. Le Père éternel a donné tout son être à son Fils dans un amour sans réserve. Et de même, c'est sans réserve que le Fils se donne au Père en retour…
Telle est la fécondité divine de son éternelle virginité : il peut donner la vie surnaturelle aux âmes. Et c'est aussi la fécondité des vierges qui suivent l'Agneau :
elles peuvent accueillir la vie divine avec une puissance non affaiblie et un don de soi sans partage, elles peuvent la transmettre à leur tour à d'autres âmes en union avec l'homme-Dieu qui est la Tête, et lui susciter ainsi d'autres membres…

(Source Cachée-Cerf-p. 275)